mardi 1 juillet 2014

La dyslexie à l’étranger


Les troubles cérébraux des sujets dyslexiques sont-ils plus ou moins importants selon la langue qu'ils pratiquent ? Une équipe internationale de chercheurs, représentée en France par Jean-François Démonet (Unité Inserm 455), révèle aujourd'hui que ce n'est pas le cas.
Leurs travaux publiés dans la revue Science  montrent en effet, que les dysfonctionnements cérébraux associés à la dyslexie sont les mêmes chez les Anglais, les Français et les Italiens, même si ce trouble se manifeste de manière différente selon la langue.
La dyslexie peut se manifester plus ou moins sévèrement selon les pays, certaines langues étant plus " faciles " que d'autres à écrire et à lire. Le Français et l'Anglais, par exemple, sont des langues dites " irrégulières ". Ce qui signifie qu'il n'y a pas de règles simples entre la manière d'écrire un mot et la façon de le prononcer : en Anglais, il existe 1120 combinaisons de lettres (graphèmes) pour représenter les 40 sons (phonèmes) que contient cette langue ! En Français, plus de 190 graphèmes différents peuvent être utilisés pour écrire les 35 phonèmes qui composent notre langue.
A l'inverse, en Italien, langue dite "régulière", il n'existe pratiquement aucune ambiguïté puisque 33 graphèmes suffisent à représenter les 25 phonèmes de cette langue latine dans laquelle une syllabe correspond le plus souvent à un même et unique son et réciproquement, rendant ainsi sa lecture plus facile et son écriture « logique ».C'est probablement l'une des raisons pour lesquelles la prévalence de la dyslexie varie autant selon les pays : une étude sur des enfants de 10 ans a révélé que la proportion de dyslexiques est deux fois moins importante en Italie qu'aux Etats-Unis. Ce qui ne veut pas forcement dire que la dyslexie est moins fréquente en Italie qu'aux Etats Unis, mais qu'elle est plus difficile à diagnostiquer.
Afin de déterminer s'il existe une origine biologique commune aux difficultés rencontrées par les dyslexiques et cela en dépit des différences culturelles liées à la structure des langues, les chercheurs ont fait appel à la tomographie à émission de positon. En l'occurrence, il était demandé aux étudiants de lire une suite de mots. Comparés aux étudiants non dyslexiques, tous les sujets atteints de dyslexie, quelle que soit leur nationalité, présentent, quand ils lisent, une activité cérébrale réduite au sein d'une même région du cerveau située dans la partie inférieure du lobe temporal gauche.
 
Ces recherches démontrent l'existence d'une base neurologique universelle et commune pour la dyslexie. Elles apportent donc un éclairage intéressant sur l'origine encore inconnue de ce trouble que certains considèrent comme purement psychologique et d'autres, exclusivement génétique. Les travaux publiés aujourd'hui dans Science soulignent également l'impact de la complexité de l'orthographe sur la faculté des dyslexiques à lire, donc sur la gravité du trouble et les difficultés à le diagnostiquer. Cela signifie que les sujets dyslexiques italiens sont plus difficiles à dépister, alors que des cas modérés de dyslexie sembleront au contraire plus sévères pour des sujets anglais ou français . 


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